Impressions visuelles d'une photo-réalité
Véronique Boissacq offre de l'enfance une vision qui ne
peut qu'interpeller le spectateur.
L'enfance en effet, dans l'esprit du plus grand nombre, serait emplie de candeur, de légèreté, d'amour.. et d'une part d'inconscience. Picasso lui-même disait d'ailleurs : " les enfants, sous
prétexte de leur laisser la liberté, de ne surtout pas les entraver, on les enferme dans leur genre avec leurs chaînes... ".
Mais les avancées de la psychanalyse ont montré que ce monde était loin d'être aussi doux et limpide. Le travail de Véronique Boissacq, s'il est chronologiquement d'aujourd'hui, est en prise directe
avec ces théories.
Aborder l'enfant comme le fait cet artiste nous rend service. Nous nous trouvons face à un travail réfléchi, réflexif, qui s'adresse à nous dans toute sa complexité. L'envie de partager ces " moments
purs" de même que la qualité technique de son travail sont des signes de l'estime que porte l'artiste au spectateur.
En exposition, les " enfants " de Véronique Boissacq jouent leur propre rôle. Ils nous interpellent, nous jugent, nous déshabillent. L'émotion esthétique face à ces visages est à considérer dans un
cadre relationnel évident. Le dialogue ne peut s'établir que si l'on a laissé tomber les préjugés trop rapides sur le sujet.
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| Texte: Kunty Moureau
Magazine: Arte News, n°
22.10.2005 |
