Véronique BOISSACQ

Photography

 

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C’est (presque) reparti !
Par Roger Pierre Turine

Votre Arts Libre reprend dès aujourd’hui sa course à travers galeries, foires d’art contemporain, foires d’antiquités, ventes publiques et autres démonstrations d’un marché de l’art qui, s’il vous tient en haleine, est aussi l’occasion de belles découvertes, surtout du côté de la jeune création. Nous avons toutefois titré ce commentaire “C’est (presque) reparti !”

Et en effet… La grande rentrée des galeries exposant l’art actuel aura lieu le 11 septembre seulement avec une ouverture tous azimuts des meilleurs lieux affichant ce type de création. Car, à l’heure qu’il est, seuls quelques espaces ont déjà pris les devants. D’où une offre encore limitée, qui nous permet cependant de vous rejoindre d’ores et déjà et d’assurer le démarrage d’une nouvelle saison de félicités et d’émergences escomptées.

Qui plus est, le Prix Arts Libre des Jeunes artistes reprendra très vite son parcours de découvertes pour une deuxième année qu’on espère aussi fertile que la première. Nous vous tiendrons prochainement au courant des premiers élus. Fourbissant leurs armes autant que leur participation aux salons et foires les mieux armoriés, les galeries de pointe annoncent, pour les semaines à venir, des mises en exergue alléchantes et il serait malvenu que nous ne vous les annoncions point dès aujourd’hui. Sol Le Witt à la Gladstone Gallery, James Turrell à l’enseigne d’Almine Rech, Jonathan Lasker chez Noir homme, Weng Du chez Baronian, Koen van den Broek chez Greta Meert, voilà du beau linge.

Et pourquoi ne pas citer, moins internationaux peut être mais de qualité dans leur registre particulier, un ensemble Maurice Wyckaert chez Group 2, Jephan de Villiers à la Galerie 2016, Jacques Calonne chez Quadri, Lance Letscher chez Pascal Polar, Willequet chez Devillez, Malgorzata Pasko à la Galerie Fred Lanzenberg, ou le savoureux Péji à l’Albert Ier. 

A Paris, Claude Bernard annonce une expo Ronan Barrot qui devrait être un événement, tandis que la Galerie Polad Hardouin va miser sur Gérard Alary et que Lelong assure une première explosive avec le fier Camerounais Barthélémy Toguo.

Des exemples parmi d’autres, dont il serait fâcheux de ne pas tenir compte dans les semaines à venir. Les infos commencent seulement à nous parvenir, ce qui explique le côté encore lacunaire d’un inventaire qui ne pourra que s’étoffer de soi au cours des prochaines semaines. Nos mises en exergue éveilleront, nous l’espérons, votre curiosité au fil du temps. Et, comme toujours, vous serez tenu au courant de l’évolution du marché de l’art en ses divers paramètres.

Bonne saison à l’enseigne d’Arts Libre !









 

"Room with a Light"



Nouveau départ, semble-t-il, dans l'oeuvre de Véronique Boissacq.

La série de photos en couleurs, toutes de formats très divers, du petit carré au tondo, sort l’artiste de son implication passée dans ces portraits d’enfants, garçons et filles, sur lesquels elle s’appuyait pour éradiquer ses propres souvenirs d’une enfance blessée et regarder l’avenir avec l’espoir de lendemains plus bleus. Bénéficiant d’une superbe scénographie et, partant d’une mise en espace aérée et rythmée, Boissacq développe désormais une imagerie toute de subtilité, presque sacrée dans sa dimension spirituelle et métaphorique, délicate infiniment dans l’approche d’un jeu de lignes, d’un jeu de plumes, d’un visage, d’un credo lumineux.

Tout en douceur, son travail actuel privilégie la légèreté, le bleu qui résonne au fond de l’œil, ou s’inscrit, naturel, dans un éventail de plumes d’oiseaux exotiques. Rien ne s’y affirme, tout s’y distille, poétique et tranquille, dans le suggéré, le presque tactile et ce soupçon d’intimité qui colle à la peau d’une artiste en perpétuelle quête d’elle-même dans un monde qui la meurtrit et, parfois, l’isole dans ses inquiétudes, dans cette mémoire d’avant hier qui la tenaille. 

Mais les lendemains qui chantent, elle y croit et l’espoir ou ses lueurs, fussentils passagers, surgit, par exemple, au détour d’une ampoule de Noël, colorée, inscrite en contrepoint du vide qui l’entoure et c’est cette “Room with a Light”, un duo d’oeuvres qui donne aussi son oeuvre à l'exposition.

La lumière de la vie rayonne ainsi au cœur même d’un ensemble qui, pour discret et empli de sous entendus visuels et quasi sonores, emplit l’espace d’absences et de présences tout en même temps. Les oeuvres, plumes ou fleurs, couleurs tendres ou tendues, y respirent, comme on respire en pénétrant ce travail tout en nuances. 
Un triptyque de fleurs épinglées confère sa note très allusive à une ambiance lourde de sens et légère comme l’air. Les contrastes l’habitent, c’est l’évidence, les paradoxes aussi, mais tout est dit si sobrement, comme sans y toucher, que l’impression générale retient surtout la sérénité du propos, la luminosité et les lumières qui s’en dégagent, l’envie d’avancer.

Car, si les enfants furent bien les porte parole de son travail, hier, c’est davantage un regard tendre et lucide sur la vie telle qu’elle passe, sans distinction ni de race ni d’âge, que l’œuvre récente isole et embellit de simples touches colorées et fragiles. Voici de la belle ouvrage à s’offrir comme une lueur parmi les miasmes d’un temps cupide, incertain, inquiétant, épuisant, mais vivant. A relever aussi une suite de petits dessins en blanc sur fond noir, parfois relevés d’un peu de gouache, jeux de lignes virevoltantes.

Bio express
Née à Bruxelles le 21 octobre 1965, Véronique Boissacq est diplômée en photographie, spécialisation “labo couleur”.
Saluée par de nombreuses distinctions, elle a maintes expositions à son actif, en Belgique et à l’étranger. “C’est dans l’enfance que prennent racine le meilleur et le pire de  nous-mêmes, et c’est en elle que réside l’espoir d’une évolution positive pour le futur”.

Flower by Véronique Boissacq

L'univers de Véronique Boissacq se dévoile à l'Office d'Art contemporain. La photographe qui travaille la série de clichés aux couleurs acidulées met le spectateur en présence d'éléments qui semblent de prime abord évoquer la douceur et la quiétude. Ce n'est qu'en s'approchant et en détaillant les oeuvres que l'on s'aperçoit qu'une forme de malaise transparaît aussi. Fleurs épinglées, enfants sérieux au regard fixe sont autant de sujets n'évoquant ni la joie, ni la légèreté qu'on leur associe d'habitude, mais une forme d'inquiétante étrangeté, de désincarnation. Une manière de remettre en question notre regard et de bousculer les associations d'idées les plus communes.

Office d'Art contemporain - Bruxelles

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Arts Libre, supplément de la Libre Belgique - N°68 - Séminaire du 27.08 au 02.09.2010