Véronique Boissacq:
"Dialogues avec les elfes"
Originellement considérées dans la mythologie nordique comme des divinités mineures de la nature et de la fertilité, les elfes se caractérisent par des silhouettes longues et minces aux longs cheveux blonds, d’apparence jeune et d’une grande beauté.
De fait, sous l’objectif de Véronique
Boissacq, la comparaison entre les enfants qu’elle transcende et ces êtres légendaires prend tout son sens. Mais se limiter à une analogie physique serait ô combien réducteur, tant l’artiste capture chez ses sujets l’essence même de l’âme
elfique, aussi combattante que mélancolique.
Nous sommes loin ici d’un monde
féerique " à la Walt Disney
" ou des Barbie girls qui se sont appropriés une enfance dont Véronique Boissacq capte toute l’ambivalence? Si la robe est satinée, les fleurs, bleues, n’ont plus rien d’onirique, délaissées par ce regard absent, désabusé, presque indifférent. Non, nous ne sommes pas dans un jeu de dupes.
Par un effet miroir qu’elle compose avec profondeur et intégrité, la réalité à laquelle nous sommes confrontés ne souffre pas de mensonge. Car lorsque le glas sonne la fin du bal et que les masques tombent, il ne reste plus que cette infinie solitude : une question sans réponse, un silence sans écho, une voix qui s’éteint, à l’heure où l’innocence n’appartient plus qu’à ce paradis à jamais perdu, pour
autant ? Qu’il ait jamais existé.
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| Texte: Nathalie
Kuborn
Magazine: L'Éventail,
photo "Dialogues avec les elfes",
10.
2012
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